Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté samedi soir un nouveau gouvernement presque entièrement rénové, notamment aux Affaires étrangères et à la Défense et à l’économie.
Mehmet Simsek, 56 ans, dont le nom circulait avec insistance depuis plusieurs jours, prend le ministère de l’Economie, a annoncé M. Erdogan depuis le palais de Cankaya à Ankara. Le chef de l’Etat, reconduit pour cinq ans le 28 mai à la tête de la Turquie pour un troisième mandat de président, avait prêté serment dans l’après-midi. Déjà ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l’Economie (jusqu’en 2018), M. Simsek, ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch, aura pour tâche de rétablir un peu d’orthodoxie dans la politique financière du pays afin de ramener la confiance des investisseurs.Son arrivée doit aussi rassurer les marchés financiers qui l’espéraient.
Il doit notamment mettre fin à la politique des taux d’intérêt à la baisse défendue par le président à rebours des théories classiques pour encourager la production, mais qui a surtout fait flamber l’inflation de 73% en moyenne sur l’année 2022 et jusqu’à 85% à l’automne dernier.
Parmi les entrants remarquables, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le service des renseignements turcs, prend la tête des Affaires étrangères en remplacement de Mevlut Cavusoglu. Hakan Fidan, qui dirigeait les “services” depuis mai 2010, est un fidèle du président Erdogan dont il fut déjà le conseiller diplomatique pendant trois ans. “C’est le gardien de mes secrets, le gardien des secrets de l’État”, confiait ainsi en 2012 le président, en décrivant M. Fidan comme un “fonctionnaire très bien formé”.
Selon une source diplomatique occidentale, Hakan Fidan est “son homme de confiance depuis des années” et aussi celui qui mène les tractations avec le monde arabe, l’Egypte, les Emirats, la Libye et aussi la Syrie avec laquelle M. Erdogan tente de renouer par l’intermédiaire de Moscou.